Se décider...
- Thierry Raffin
- il y a 3 jours
- 12 min de lecture
Comme j'ai pu l'exposer dans l'article « L'empire du doute », ce dernier peut nous enfermer dans un état pathologique ou d'incertitude confinant à l'angoisse existentielle ; mais le doute peut aussi, en nous permettant d'explorer l'illusion de toutes choses, à commencer par l'illusion de l’égo, nous ouvrir à la sagesse. Y a-t-il cependant un envers du doute, la certitude, qui a contrario pourrait nous permettre de développer notre pouvoir de décision ? Savoir, être sûr, sûr de soi et des choses du monde, serait-il alors la condition du dépassement du doute, de l'indécision ? Ou bien paradoxe des paradoxes, la confiance en une possible vérité du monde, l'affirmation que ce qui se présente à nous pourrait faire l'objet d'arbitrages objectifs, au regard du bien et du mal, du juste ou de l'injuste, pourrait être le ferment d'une forme d'indécision individuelle radicale, par un abandon à des forces de décision « supérieures », d'une autre "nature" ? De quoi décide-t-on ? peut-on décider, à quelle condition ?
A nouveau se pose la question de notre libre arbitre et en particulier dans un monde où nos vies sont de plus en plus canalisées par la pratique du « Crédit Social numérique », nous mettant maintenant dans une forme d'abandon à l'oracle de l'intelligence artificielle (IA).
Peut-on choisir de décider ? À la manière dont on veut vouloir ?

Ce qui me décide à traiter de cette question de la « décision » et plus particulièrement de notre propension ou non à « se décider » , c'est un « petit » livre de Laurent Gounelle, son dernier paru, « Un monde presque parfait ». Un roman philosophique qui place en son cœur l'interrogation récurrence sur l'exercice existentiel de la liberté. Un roman sartrien aussi par sa tonalité, dans l'affirmation éthique que nous ne pouvons véritablement revendiquer notre humanité que dans la revendication de notre pouvoir de décision. Ce qui dans le contexte du roman, qui est celui de notre contexte sociétal saturé par la « vérité numérique », celle des réseaux sociaux, et celle maintenant de l’IA, signifie aussi entrer en dissidence avec ce « nouvel ordre numérique » .
Je ne résumerai pas l'intrigue du roman, prétexte à cette réflexion philosophique, morale, sur la liberté de décision ; je renverrai pour cela à une autre critique très claire de Elodie Parent qui dans son blog rend compte de cette « dystopie moderne et accessible » . Référence y est faite au roman culte de George Orwell « 1984 », sans doute conviendrait-il plutôt d'évoquer » « Le meilleur des mondes » de Aldous Huxley, s'agissant d'une société où le contrôle - alors chimique- des émotions a été érigé comme condition même du bonheur. Une thématique reprise dans la saga « Matrix » avec le choix entre la pilule bleue et la pilule rouge. Que choisir ? Qui choisit ? Comment s'élabore le choix ? s'agit-il d'un véritable choix ? Quelle en est le prix ? La récompense possible, attendue ? La souffrance de savoir est-elle nécessaire à un véritable bonheur ; tandis que l'ignorance ne serait que l'assurance d'un bonheur au final illusoire ? Un abîme de questions dont la résolution pourrait apparaître comme un miroir aux alouettes...Dans le livre de Gounelle, une scène clé plante en ce sens le décor, de l'intrigue, du dilemme. Pour le médecin de Robert Solo (un sociologue renommé) dont David un « régulier » et Eve, (la nièce du sociologue) une « exilée » cherchent à élucider les raisons (suspectes) du décès (« Un monde presque parfait » est aussi un thriller de bonne aloi…). Pour le médecin, très tôt une question a dû être résolue dans l’indétermination des raisons du choix : « Dans un triste soupir, il déclare « je ne tiens pas à aller contre le « système ». Pas seulement par peur mais simplement à l'époque de la sécession [ entre le monde des « réguliers » et celui des « exilés » ], il a dû choisir un camp, un choix difficile car tout ne lui apparaissait pas ni blanc ni noir d’un côté ou de l’autre. Alors il s'est donné une ligne de conduite: « il faut être fidèle à la décision prise en son âme et conscience. Sinon vous êtes condamné à errer dans l'incertitude et insatisfaction" Ainsi, ce médecin a dû décider, et il lui apparaît que cette décision doit pour être telle et lui assurer une certaine sérénité, être irrévocable, expression même de son être présent, jusqu'à en déterminer le futur. S'agit-il d'une fidélité à soi-même, une manière même de se définir ainsi, ou bien un moyen d'exorciser l'appréhension de s'être peut-être trompé de camp, une forme d'aveuglement ? La pilule bleue... ? Là décider, se décider, c'est se déterminer une fois pour toutes et quel que soit les circonstances ultérieures. Mais n'est-ce pas alors aussi abdiquer paradoxalement un pouvoir de décision qui devrait se manifester, s'ajuster aux circonstances, aux évènements qui nous imposent de manière récurrente la réitération ou la révision d'un choix ? C'est ce à quoi est confronté le héros « régulier » du livre, David, dans sa vie quotidienne. Pour Eve, l'héroïne « exilée » qui en est la figure inversée, David ne décide véritablement de rien, abandonnant ce pouvoir aux applications de son smartphone, aux algorithmes auxquels il se fie aveuglément. Une certaine manière, c'est le topos même du médecin ; il a aussi choisi son camp, celui du système des « réguliers » qui assure son bonheur tranquille, être en bonne santé, connaitre tous les plaisirs de la vie, être reconnu des autres, celui du « meilleur des mondes » ;Du point de vue de David, « décider » c'est s’en remettre aux bons conseils des algorithmes qui nous protègent de nos biais cognitifs, émotionnels ; décider c'est faire acte de rationalité, et donc se fortifier dans la certitude savamment orchestrée de l'objectivité statistique liée au partage généralisé des bases de données, de l'intelligence collective numérique, fondée sur les sciences biologiques, neurologiques, psychologiques, sociologiques... Le point de vue de Eve, l'exilée, est tout autre. À l'opposé, elle dit vouloir se fier d'abord à son intuition du moment, ses ressentis, quand bien même cela pourrait apparaître irrationnel. Mais quelle force anime cette intuition ? D'où provient-elle ? Des forces actives inconscientes, qui nous mettent en prise directe avec la réalité profonde du monde ? Y a-t-il une quelconque rationalité dans un tel positionnement ? Oui selon Spinoza et sa compréhension du troisième genre de connaissance...
Deux modèles de décision donc. Pour quel modèle opter, décider ? Pour approfondir cette question de la décision, on peut se tourner vers l'analyse de Charles Pépin, dans son livre « La confiance en soi. Une philosophie » , auquel Laurent Gounelle fait également référence ; en notant combien le pouvoir de décision, de se décider tient à la qualité que chacun peut entretenir avec son « for intérieur », plus qu'avec sa raison.Charles Pépin consacre tout un chapitre à cette question de « décider » (chapitre 5 Décider. La confiance dans le doute), l'ouvrant sur une citation de Sénèque :
« Le sage regarde en toutes choses, non le résultat, mais la décision qu'il a prise. »
Charles Pépin, nous ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour comprendre comment la décision s'articule davantage au doute, à l’incertitude qu'au savoir, et à la pure rationalité. Il opère une distinction conceptuelle essentielle entre deux termes qui tendent parfois se confondre, à être pris l'un pour l'autre : choisir et décider. La figure managériale du « décideur » peut ainsi nous induire en erreur, si nous pensons qu'il est celui qui est capable de maîtriser une situation, d'en avoir une vue suffisamment claire pour exercer ce fameux pouvoir de décision. Pour Charles Pépin, décider est tout autre chose que choisir. Le choix peut selon lui se définir au regard de cette capacité à élaborer des raisonnements logiques, sur la base de critères sélectionnés, permettant d'aboutir à une conclusion fondée en rationalité, même si celle-ci peut toujours être limitée ; tandis que la décision se s’opère dans un contexte où le savoir de la situation et de ses conséquences possibles, restent incertains, limités, indéterminés. La décision est un acte d'engagement par delà le doute et l'incertitude. Charles Pépin résume ainsi dans une formule choc, un peu caricaturale,mais qui donne le sens de la distinction conceptuelle : « Choisir c'est savoir avant d'agir. Décider c'est agir avant de savoir. »Prenant l'exemple d'une jeune femme hésitante sur ses perspectives professionnelles, entre un poste lui garantissant une certaine sécurité matérielle et psychologique ; et un autre poste plus stimulant par rapport à ses aspirations, mais aussi plus risqué et l'obligeant à des ruptures relationnelle ; Charles Pépin montre comment la perspective d'avoir à se décider, dans l'incertitude par définition, peut ouvrir sur l'angoisse existentielle. Pour lui, c'est la manifestation même que nous sommes comme l'affirme Sartre des êtres libres, condamnés à la liberté ; et que paradoxalement c'est davantage dans le fait de se décider, que dans celui de choisir, que s'exprime notre liberté qui peut nous perturber.
« Nous souffrons parce que nous voudrions choisir, là où la vie nous impose de décider. »
Pour dépasser sa souffrance existentielle il nous faut donc pouvoir accepter l'incertitude.
Charles Pépin donne cet exemple pour indiquer un chemin de Libération et de Sagesse :
« Pourquoi cette jeune femme ne parvient-elle pas à décider si elle doit ou non accepter cette offre d’emploi ? Parce qu’elle vit mal l’incertitude. Consciemment ou inconsciemment, elle semble attendre qu’un logiciel de traitement de données analyse son cas, dessine son avenir et lui indique la bonne option. Ce logiciel n’existe pas. Et c’est ainsi que la vie est belle. Mais elle l’oublie. Nous avons tous tendance à l’oublier. Nous sommes paralysés par l’incertitude parce que nous oublions combien la vie serait terne si tout était certain, prévisible. Bien sûr, nous pouvons nous tromper. Bien sûr, les conséquences peuvent être pénibles. Mais cet aléa fait le sel d’une vie humaine. Si nous refusons la réalité de l’aléa, ce déni nous travaillera de l’intérieur en nous privant de notre lucidité, et de notre capacité à nous écouter. À l’inverse, si nous l’acceptons vraiment, nous trouverons paradoxalement le courage de trancher. Forts de cette lucidité, nous déciderons en conscience. Nous serons capables d’accueillir plus sereinement la possibilité inhérente à toute décision qu’elle ne soit pas la bonne. »
[…]
Gagner en confiance en soi exige donc une métamorphose intérieure : nous devons nous ouvrir en profondeur à l’acceptation de l’incertitude. Cette ouverture est difficile parce que nous utilisons habituellement notre intelligence pour limiter l’incertitude. C’est en cela que nous avons besoin d’une philosophie, peut-être même d’une sagesse. « Le ciel est à l’intérieur », dit un proverbe sri lankais, laissant entendre que bien des révolutions commencent par des changements intérieurs… Il restera toujours de l’incertitude : nous ne pouvons pas changer cette réalité. Mais nous pouvons changer la manière dont nous l’accueillons. C’est le déni qui nous épuise, nous angoisse. Tout est plus facile pour qui sort du déni et réussit à regarder l’incertitude en face. »
Charles Pepin fait lui-même référence au philosophe croyant, mystique Kierkegaard, qui a beaucoup réfléchi à cette tension entre « choisir » et « décider », sur le mode pascalien de de « Dieu ne se prouve pas, il s’éprouve » ; pour noter aussi que « plus une décision est éloignée d'un simple choix rationnel et plus elle demande que nous sachions nous faire confiance » [...] Décider, c’est faire acte de présence au cœur de l’incertain, au cœur de la vie même. Chaque fois que nous prenons une décision en conscience, nous apprenons un peu plus à nous faire confiance. »
Après ce détour par Charles Pépin, par Kierkegaard, par l'existentialisme sartrien, nous pouvons mieux comprendre ce qui oppose Eve à David ; et ce que Laurent Gounelle cherche à valoriser dans son roman, qui apparaît comme une critique de la société des « réguliers », appelant à prendre le chemin de l’exil et que j’appellerais pour ma part de « bifurcation ». Tandis que David comme l'ensemble des « réguliers » se conforme aux arbitrages réalisés par le « Système », symbolisé, matérialisé par l’IA algorithmique pour se glisser dans le bonheur surfait de la « Matrice », par le « choix » de la pilule bleue ; Eve le rappelle à la nécessité permanente de la décision en situation, c'est-à-dire souvent dans l'ignorance de sa la vérité objective de cette dernière (sans doute transformée par la Décision), en se fiant à son « intuition » , son « ressenti » par un travail de connexion à soi-même par lequel un pont peut être rétabli entre l’éthique personnelle et les fondamentaux d’une morale humaine et sociétale du « vivre ensemble » (le Politique).
Au fond, se décider, n'est pas une simple entreprise (risquée) d'autodétermination personnelle, c'est aussi par les incidences en chaîne, un acte politique de consolidation ou de dénonciation d'un modèle social, civilisationnel dans lequel la décision prend corps et effets. Ce que Laurent Gounelle voit bien dans dans la fin du roman, où il fait dire à l'un de ses personnages, Émilie la cousine de David, collaboratrice de Robert Solo :
« On est passé de l'ère de l'éducation à l'ère du pilotage des comportements ».
Pour Laurent Gounelle éducation rime avec démocratie de manière évidente… Une évidence qui peut toutefois être interrogée : c'est sans doute une association idéale, la seconde étant bien sûre liée à la première. Mais, justement, a-t-on jamais été dans une véritable démocratie ? C'est-à-dire a-t-on jamais connu un système éducatif suffisamment développé, accompli (et qui pour le dire ?) pour qu'il puisse s'établir solidement de génération en génération, source d’une vie « démocratique » , d’un vivre ensemble équilibré ? Peut-être, que les modèles éducatifs passés depuis de nombreuses générations par leur faiblesse au regard de l'aspiration théorique des pédagogues , depuis « L’Emile » de Rousseau, pour ne prendre qu'une référence historique et philosophique somme toute récente, n’ont-ils fait que préparer cette pente vers le management numérique sociétal des comportement déjà dénoncé dans un épisode fameux de la série Black Mirror (en 2016) « Chute libre » où les mécanismes pernicieux du « Crédit social » sont bien mis en évidence. L'aspiration frénétique des « like » conduisant à un conformisme restreignant un peu plus chaque jour l' espace de la liberté, du libre arbitre, du pouvoir de décision, tant sur sa vie propre que sur la vie collective. Le défaut d'une « éducation consciente », c'est-à-dire d'une éducation où pour chacun l'équilibre entre « épanouissement personnel » et « vie collective » trouve à se réaliser de manière quasi osmotique, conduit nécessairement à des dérives autoritaires des gouvernements libéraux. C'est finalement ce qui explique le Ministre jugeant David, qui remet en cause au final la gestion politique de ce « monde presque parfait », comme un idéaliste. Tout le dialogue vaut la peine d'être cité permettant à chacun de se positionner.
« Mais voyez-vous, poursuit l’autre en se redressant, quand on est au gouvernement, on se doit aussi d’être réaliste. Mener un pays, ce n’est pas rien. Tous les gens ne sont pas matures, vous savez. Il est malheureusement nécessaire de contrôler et, quand c’est possible, de guider leurs comportements, et c’est ainsi que le pays se porte mieux. Vous voulez des exemples ? La Sécu se porte mieux si on infléchit la consommation de nourriture, de boissons, si les gens ne s’esquintent pas les oreilles en écoutant la musique trop fort, s’ils dorment suffisamment… Les assureurs se portent mieux si on surveille que les gens font correctement la maintenance de leur chaudière, ferment les fenêtres avant de partir, remplacent les piles de leurs détecteurs de fumée… La planète se porte mieux si on contrôle la consommation énergétique, etc., etc. Alors quand on peut à la fois surveiller et guider les actions de chacun pour qu’elles aillent dans le bon sens, cela sert l’intérêt de tout le monde. C’est indéniable. On ne peut pas laisser les citoyens faire n’importe quoi, vous savez. Alors qu’est-ce qui est préférable ? Sanctionner… ou guider ?
– S’il s’agit de faire respecter les lois votées par ceux que le peuple a élus, sanctionner est acceptable. Ça a le mérite de la transparence.
– Mais la sanction rend malheureux, tandis que le guidage est indolore.
– C’est parce que vous avez renoncé à l’éducation qu’il ne vous reste qu’à choisir entre sanctionner et guider. Et puis, il y a autre chose…
– Je vous écoute.
– Guider les gens, c’est accepter qu’une poignée d’individus choisissent à leur place comment se comporter. Vous privez les gens de leur libre arbitre, de leur pouvoir de décision.
– Ils ne sont pas malheureux d’être guidés. Ils ne se révoltent pas. C’est un moindre mal.
– Parce que vous choisissez un terme qui anoblit la chose… Guider… Mais votre guidance est dissimulée, souterraine. Elle se pratique à l’insu de ses destinataires. C’est de l’influence cachée, on est loin de la guidance des grands leaders, des De Gaulle, Luther King, Churchill… Ils transmettaient une vision à laquelle les gens choisissaient ou non d’adhérer. En manipulant, vous ne laissez aucun choix, juste l’illusion du choix.
– Les illusions ne rendent pas malheureux.
– Une illusion de choix donne un semblant de bonheur. Vivre, c’est décider de sa vie, en toute liberté.
L’autre sourit.
– Vous êtes vraiment un idéaliste, Lisner. Je vous aime bien, vous savez ! »
Pilule bleue ? Pilule rouge ?
La question étant toujours de savoir si assurer le bon fonctionnement sociétal, par l’évitement des moindres décharges émotionnelles un tant soit peu « violentes » est la garantie de la réalisation du bonheur individuel de chacun. Pour le Ministre la réponse est claire, l'administration de la régulation des émotions permet cette pacification car « nous autres humains sommes souvent dans l’affect, et, de toute évidence, cela nuit à notre discernement […] Vous voyez, c’est précisément ce qui est intéressant avec l’intelligence artificielle : parce qu’elle n’a pas d’affect et se libère de la mainmise des hommes, elle est parfaitement rationnelle et réussit à prendre pour eux les meilleures décisions, des décisions qu’eux-mêmes n’auraient jamais été capables de prendre. »
Toujours cette mise en opposition des sentiments, des affects et de la raison ; opposition que l'on sait aujourd'hui fallacieuse depuis les travaux des anciens de Antonio Damasio dont j'ai déjà parlé et que l'on peut résumer en rappelant que c'est bien parce que nous éprouvons des émotions que nous sommes capables au final d'utiliser notre raison, notre faculté de jugement pour nous mettre en mouvement, pour agir, pour prendre des décisions, et ne pas rester dans l’indétermination et les affres de l'incertitude.
Ainsi donc s'il est possible de déléguer ses choix à une intelligence artificielle ou de se faire aider par des systèmes experts, il faut, en reprenant la distinction conceptuelle de Kierkegaard, « choix »/« décision », convenir que cela ne saurait être pour des cas ou des situations existentielles individuelles et collectives. Le pouvoir de décision en ce sens existentiel ne peut être exercée qu'à la condition de se confronter à ses affects, à son humanité. Se décider c’est exercer son humanité, c’est aussi vouloir vouloir. Voir :
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