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Photo du rédacteurThierry Raffin

La Voie du Cœur

Si l’égo est une illusion, générée par le mental, comme nous l'enseigne en particulier les doctrines orientales de la non-dualité (hindouisme, bouddhisme), alors l'amour comme toutes les autres émotions ne sont-ils qu’illusions également, dont il faudrait se débarrasser pour se libérer et se réaliser ? Peut-on être heureux sans amour? « Qui » peut l’être, si Lego n'est plus  ?


Pourtant, il semble bien que les différentes traditions spirituelles, occidentales comme orientales, fassent une place importante à l'amour, et ce qu'on peut appeler « la Voie du Cœur ».


De quel amour parle-t-on ? De Dieu ? des hommes ? Et que revêt cette expression : la voie du cœur ? Comment s'articulent conscience et amour ? L'amour est-il un chemin de conscience ? L'Amour de l'Absolu peut-il se conjuguer avec l'amour tel que les hommes le comprennent et le pratiquent ?



Dans le bouddhisme de la tradition Madhyamaka, on raconte souvent la parabole de la montagne : au début la montagne nous apparaît comme une montagne, la méditation de la « vue pénétrante » (Vipassana) devant la montagne nous révèle alors que la montagne n'est pas une montagne. Mais, pour l'Etre pleinement éveillé, la montagne est une montagne. C'est là le chemin de la compréhension de la vacuité. La montagne n'est qu'un nom dans la réalité conventionnelle relative… Peut-être en est-il aussi ainsi de l'amour ? Chercher à cerner la réalité de l'amour, nous confronte à plusieurs sens possibles, qui sont alors comme des dimensions différentes de cette notion. En Occident, la langue grecque distingue pour le moins 3 sens du terme :  Philia, Eros, Agapè. Une première distinction a été faite dans un livre ancien de Denis de Rougemont, «  L'amour et l'Occident », entre Eros et Agapè, cherchant à faire la généalogie de l'amour-passion à partir de la naissance de l'amour courtois dans la littérature médiévale. Là, je m'appuierai sur l'analyse que fait Luc Boltanski dans un livre singulier pour un sociologue : « l'amour et la justice comme compétences", en ce qu'elle permet de comprendre la fonction de l'amour pour produire des états de paix dans un monde régulièrement menacé de désordre, de discorde, du fait des affrontements récurrents entre différentes manières de penser l'ordre des choses, les grandeurs des uns et des autres, sources de disputes, de différends, de conflits appelant souvent à des compromis transitoires. L'amour aurait cette faculté de créer une suspension des conflits de grandeur, d'instaurer la concorde entre les hommes. Mais de quel amour parle-t-on ? Car ce que l'on sait souvent de l'amour c'est qu'il attise plutôt au contraire les jalousies, voir la haine, pouvant aller jusqu'à tuer. C'est là une sorte d'amour paradoxal qui est aujourd'hui le plus valorisé, sous sa forme romantique et qui alimente sans fin les histoires d'amour qui tissent bien souvent les romans et les films. Comme le note Luc boltanski, il s'agit là d'un terme « galvaudé par trop d'usages et dont le sens est aujourd'hui presque oublié » » ; et qui n’évoque pour nous « autre chose qu'un mélange littéraire et confus de caprices, de passions, d'attachements, d'appétits ». Il convient donc de prendre un peu de recul historique, anthropologique, voir théologique, pour faire une sorte d'inventaire des formes de l'amour, tel que les hommes ont pu les distinguer. Il s’agit donc de sortir pour ainsi dire de la confusion du langage ordinaire de l'amour, pour s'intéresser aux différentes formes des liens sociaux et d’élans spirituels que l'amour permet. Les discours élaborés sur l'amour semble écarter, mettre de côté comme une espèce à part l'amour maternel et l'amour filial, qui est en est son retour ; qui apparaissent comme des attachements naturels (trop ?) ancrés dans la biologie, comme une sorte d'instinct primaire animal. Il est intéressant de noter cette exclusion qui résonne comme une interrogation, suggérant là comme une sorte de refoulé - qu'il conviendrait de creuser -  tant il apparaît ré-émerger dans les mythes comme celui d'œdipe donc on connaît la place cruciale qu’il occupe dans la psychanalyse.Une première forme de l'amour mise en relief par Aristote dans « l'Ethique à Nicomaque » est la « philia », celle qui régit les liens de l'amitié, et qui se distingue par le fait d'être le résultat d'une élection réciproque entre deux êtres quel que soit leurs conditions (et leurs genres). Cette forme est d'autant plus importante aux yeux d'Aristote qu'elle est aussi au cœur du politique, car elle constitue le modèle possible aussi pour fonder la concorde entre les peuples et s'avère ainsi au cœur de la sociabilité. Une seconde forme de l'amour distinguée est celle de Éros, qui s'oppose tout à la fois la philia et à l'Agapé, par le fait qu'elle est structuré par la dynamique puissante du désir, et de l'être désiré. Là où la philia est réciprocité et Agapè un don, voire une forme d'abandon de soi ; Eros est une force puissante d'amour complexe d'attirance irrépressible vers le beau, qui peut prendre des formes terrestres au travers de l'appétit sexuel, mais aussi des formes célestes via des processus de transcendance et de sublimation. Mais terrestre ou céleste, Eros apparaît toujours dans une orientation du désir égocentrique, qui doit être contenu par toutes sortes de lois morales à visée sociétale pour en juguler les effets destructeurs et dévastateurs ; le contenir dans une sorte de va-et-vient instable entre l'égoïsme et l'altruisme.


À suivre Freud, qui en a fait une force puissante de la dynamique psychique, on peut penser que Eros s'enracine dans cette forme primitive, animale d'amour qui est celle de l'attachement de la mère à son petit et de ce dernier à sa mère, jusqu'à ce que le processus de séparation-socialisation puisse jouer de manière satisfaisante, mais jamais totalement résolu, stabilisé véritablement. Reste cette troisième forme qui sera valorisée par la théologie chrétienne -  Agapè . Elle désigne en tout premier lieu l'amour de Dieu  pour l'homme, sa créature, en une forme de don purement gratuit, sans attente d’aucun retour. Agapè est ainsi une forme d'amour infini qui enjoint l'homme à l'amour de Dieu et qui s'exprime alors au quotidien tant dans la prière de dévotion à Dieu que dans l'injonction théologique de l'amour du prochain qui se trouve au cœur même de la Parole de Dieu, de ses enseignements portés par les évangiles et en particulier dans les écrits de Paul sur l'amour (https://hozana.org/bible/nouveau-testament/epitres-paul/hymne-a-l-amour)


Dans son registre propre, Agapé se distingue donc, s'oppose tant à Eros, car il est exempt de tout désir, qu’à Philia en cela qu'il est hors de tout lien de réciprocité. Ni l'amour de Dieu pour l'homme, ni celui de l'homme pour Dieu ne sont conditionnés l'un par l'autre, même s'ils se répondent comme une résonance qui doit lier aussi les hommes les uns aux autres, dans leur singularité et leur proximité. Reste que si essentiellement, Philia, Eros et Agapè se distinguent d’un point de vue idéal-typique, dans les faits ils sont appelés à s’impbriquer, donnant aux sentiments humains, une dimension confuse parfois équivoque, provoquant des états troubles, comme dans la mystique par exemple où Éros et Agapé peuvent s'interpénétrer dans une sorte de désir-manque de Dieu, comme par exemple dans la posture et les textes de Sainte Thérèse d'Avila (ou Saint Jean de la Croix), qui donnent pour ainsi dire le canon de la ferveur religieuse. On pourrait aussi considérer que la forme de l'amour-passion de Eros peut laisser place à la Philia ou en être enrichi, au-delà du désir-possession de l'autre, dans un élan de réciprocité et de profonde reconnaissance de l'autre dans sa propre et égale singularité. On le voit notre univers mental qui régit le système de nos relations amicales, affectives, amoureuses, religieuses, dévotionnelles est largement structuré par certaines catégories, formes de l'amour. Bien sûr, distinguer ainsi trois sens de l'amour est un travail de catégorisation analytique. C'est un travail de l'intellect, une vue de l'esprit dans un contexte culturel particulier, dans lequel nous sommes pris et qui oriente notre compréhension, et ses limites, des liens affectifs de reconnaissance d'autrui, de dépendance aussi qui commandent les relations à notre environnement, qui structurent notre ego et ses réactions au monde, à ce qui « existe » et nous affecte. Tout ce que l'on peut dire des « passion de l'âme », avant et après Descartes, est ainsi chapeauté par ce vocabulaire des sentiments. Qu'en est-il dans d'autres contextes culturels ? Comment l'amour est-il désigné et comment peut-il se comprendre, différemment dans ces contextes ?

Pour élargir encore notre appréhension de l'amour et de son étendu, nous pouvons évoquer la « compassion » et chercher le sens de ses racines dans la doctrine bouddhiste , au-delà de sa compréhension dans notre cadre de la psychologie des émotions développée en Occident. Dans son livre d'entretiens intitulé «  Compassion et sagesse », le Dalaï-lama conclut ainsi la série des questions auxquelles il a répondu pour mieux partager les vues du bouddhisme tibétain, convaincu que la philosophie qu'il contient « peut venir au secours des Occidentaux, ne serait-ce qu'en leur apprenant à faire grandir l'amour et la compassion envers leus prochains ». Pour lui, « l'amour et la compassion seuls justifient nos actes. Tout homme répond du destin de l'humanité entière ». Le message résonne là comme un humanisme profond ;  il s'inscrit cependant dans une conception spécifique de la condition humaine, considéré du point de vue des « 4 nobles vérités »  fondatrices du bouddhisme ;  et en particulier de cette première noble vérité que «  tout est souffrance » (dhukka) et de cette deuxième vérité que « l'origine de la souffrance est l'ignorance ».C'est ce que détaille Matthieu Ricard dans son livre somme « Plaidoyer pour l'altruisme. La force de la bienveillance) (https://www.youtube.com/watch?v=KY8B4XKMhUI ) cherchant à faire la synthèse de ses réflexions menées tout au long de sa vie, articulant philosophie, psychologie, neurosciences et bouddhisme. Tout d'abord, il rappelle que « le Dala distingue deux types d'amour. Le premier se manifeste spontanément du fait des dispositions biologiques que nous avons héritées de l'évolution […] cet altruisme naturel et inné ne nécessite aucun entraînement. Sa forme la plus puissante est l'amour parental. […] l'altruisme étendu au contraire est impartial. Chez la plupart des gens il n'est pas spontané et exige d'être cultivé ». La méditation peut permettre de cultiver cet altruisme étendu, de s’y exercer, de s'entraîner en prenant comme base initiale l'altruisme inné  .

Cet amour altruiste étendu que Matthieu Ricard appelle aussi « compassion », qui est au cœur même du bouddhisme Mahayana. Il distingue deux dimensions dans les sentiments d'altruisme : une première dimension affective qui apparaît à ses yeux limitée parfois dans le jargon psychologique à l'empathie - le fait d'être affecté émotionnellement par les émotions d'autrui -  ;  et une seconde qui est réfléchie et qui correspond à la compassion en tant qu'elle est un travail de discernement tel qu'il est développé dans la «  vue pénétrante » (Vipassana). Matthieu Ricard rappelle :

«  en effet, selon le bouddhisme, la cause fondamentale de la souffrance est l'ignorance, cette confusion mentale qui déforme la réalité et engendre une pléiade d'événements mentaux perturbateurs » . Il rappelle aussi les principes de la vacuité, c'est-à-dire le fait que les choses et les êtres, que rien ne possèdent une existence propre, indépendante. « tous les êtres étant interdépendants, leur bonheur et leur souffrance nous concernent intimement ».

Ainsi, pour Matthieu Ricard la compassion se distingue de l'empathie fondamentalement. Elle n'est pas une simple un simple processus psychologique, émotionnel.

« il n'est donc pas nécessaire de ressentir émotionnellement les états d'âme de l'autre pour nourrir une attitude altruiste. Par contre, il est indispensable d'être conscient de son désir d'échapper à la souffrance »

La compassion « s'appuie davantage sur le discernement que sur les émotions, il ne se manifeste pas nécessairement chez le sage par les émotions intenses qui accompagnent habituellement l'expression de l'empathie affective. Il présente en outre la caractéristique d'être exempt d'attachements égocentrés fondés sur les concepts de sujets/objets considérés comme des entités autonomes. Enfin, l'altruisme s'applique à l'ensemble des êtres. De ce fait, sur la voie du bouddhisme, l'amour altruisme et la compassion conduisent à l’inébranlable détermination d'atteindre l'Eveil (la compréhension de la réalité ultime comme affranchissement de l'ignorance et des afflictions mentales) pour le bien des êtres. Cette résolution courageuse, appelée boddhicita, a donc deux buts : l'éveil et le bien des êtres. On s'affranchit soi-même de l'ignorance pour devenir capable de délivrer les autres des causes de la souffrance. »

« Karuna », le nom tibétain pour compassion  (littéralement «  action qui apporte le bonheur »), est donc bien au-delà d'une simple disposition psychologique de sympathie. C'est une motivation puissante pour l'action à soulager autrui, tous les êtres vivants de la souffrance qui est le lot commun.À propos de « Karuna », Matthieu Ricard parle d'émotions suprême, une forme d'amour distincte de Éros, qui met en action la bienveillance altruiste. Il témoigne que les expériences de méditation sur la compassion sous « IRM » (dispositif d’imagerie médicale du fonctionnement du cerveau pour faire avancer les connaissances neurologiques) ont permis de bien différentier cette disposition d'esprit des états émotionnels liés aux images de personnes souffrantes affectant ordinairement d'autres expérimentateurs d'une forme de « détresse empathique » (voir chapitre 4  de son livre cité « De l'empathie à la compassion »).D'autres recherches dans le laboratoire de Richard Davidson, réalisées par Antoine Lutz, spécialiste des études neuroscientifiques sur la méditation, ont pu confirmer que c'était plutôt les zones de l'insula médiane qui étaient activés par la compassion, comme dans l'expression de l'amour maternel qui est défini comme amour inconditionnel, ainsi que les aires liées à la « théorie de l'esprit » (la représentation des pensées de l'autre).Ces expériences scientifiques qui cherchent à objectiver l'amour, comme une réalité bio-physique et biochimique, en montrant qu'il s'agit d‘une disposition d'esprit singulière, ne rendent pas compte de sa dimension spirituelle cependant. Cette dernière révèle plutôt que l'état d'amour permet de dépasser la seule considération de notre être, pour nous lier de manière essentielle aux autres êtres quels qu'ils soient, comme au fondement même de notre propre être (voir dans ce blog l’article « Soi comme autre » - )


L'amour véritable, fondement, apparaît donc, que cela soit dans la tradition chrétienne (Agapè) ou dans la tradition bouddhiste (karuna) comme une voie d'évolution spirituelle, une voie d'éveil au-delà de la raison. Pascal parlait  de « la voie du cœur » : «  le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas »  ( Pensées - Lafuma 423)Ici, le cœur n'est bien évidemment pas l'organe de notre corps, mais un principe de vie qui donne sens à notre existence. Analysant les démêlés de la Foi et de la Raison chez Pascal, Jeanne Russier dans son livre  « La foi selon Pascal. Dieu sensible au cœur » écrit que pour lui « le cœur est le fond de l'Etre » (https://archive.org/details/lafoiselonpascal0000jean)


Pour explorer plus avant cette compréhension de « la voie du cœur » ainsi appréhendée, on peut aussi dans un autre contexte religieux faire référence à la « bhakti » (la dévotion), dans la spiritualité hindouiste. Son sens précis s'inscrit dans la cosmo-théologie hindouiste de l'existence d'un Absolu qui est Brahman, qui lui-même est manifesté par un panthéon de divinités (avatars). La « bhakti » est une relation de dévotion personnelle à une divinité, qui peut prendre plusieurs formes, celle de l'amour pour le gourou, mais aussi se manifester dans l'amour filial ou encore l'amour conjugal. La « bhakti » est un chemin de délivrance (« moksha »)  par la purification du cœur qui permet de se libérer des attachements terrestres. Elle est au cœur même des pratiques des « renonçants », qui prennent des formes variées depuis la prière, le chant, la méditation, les mantras, mais aussi souvent le service désintéressé envers tous les êtres sensibles.Dans ses enseignements, Ramana Marhashi revient régulièrement sur la « bhakti », pour répondre à ceux qui viennent le consulter pour être guidés sur la voie de la libération. Pour Ramana Marhashi, Bhakti est la voie du cœur qui conduit à la libération c'est-à-dire à la réalisation du Soi. À une question sur la voie du cœur Ramana Marhashi répond :


«C'est le siège, si l'on peut dire, du Soi. […] C'est le lieu d'où se lève le « je-je » . » (enseignement 52)

De manière plus explicite, mais qui reste énigmatique à son interlocuteur, Ramana Marhashi explique :

« le coeur n'est pas physique ; il est spirituel. Hridaya veut dire : « ceci est le centre ». C'est de là que jaillissent les pensées, c'est par cela qu'elles subsistes et c'est là qu'elles se résorbent. Les pensées sont le contenu du mental et elles façonnent l'univers. Le cœur est le centre du Tout. Les Upanishads disent yato va imani bhutani jayante  (Ce à partir de quoi les êtres viennent à l'existence…) est le Brahman. Si cela le cœur. Le Brahman et le cœur.
Question : comment réaliser le cœur ?
Ramana Marhashi : il n'est personne qui, même un instant, ne fasse l'expérience du Soi. Car personne d’adment être séparé du Soi. Chacun est le Soi. Le Soi est le cœur. » (enseignement 97)

On retrouve ici la trame  de la réalisation de l'illusion de l’égo (voir article précédent) :

« question : si le «  je » est aussi une illusion, qui donc alors rejette cette illusion?Ramana Marhashi : le « je » rejette l'illusion du « je » et cependant demeure en tant que « je » . Tel est l le paradoxe de la réalisation du Soi. Ceux qui sont déjà réalisés n’y voient aucune contradiction. Prenez la « « bhakti » : je m'approche d'Ishvara et je prie afin d'être absorbé en lui. Je m'abandonne dans la foi et le recueillement. Que reste-t-il après ? À la place du « je » initial, ce qui subsiste après c’est  l'abandon total de soi-même c’est Dieu, dans lequel le «  je » s’est dissous. C'est la plus haute forme de dévotion, l'abandon total ou le niveau suprême de vairagya (détachement absence de passion). »  (enseignement 28)
« Il n'y a pas de différence entre la « bhakti » et « Vichara » (investigation-méditation) » (enseignement 154)

Au travers de ces exemples, empruntés à différents contextes religieux ou et spirituels, l'amour désintéressé (Agapé, Karuna, Bhakti) « la voie du cœur »  apparait comme une voie de conscience, d'éveil, de libération, de réalisation.


Si une conclusion peut-être trouvée pour cet article, alors peut-être peut-on faire référence à l'introduction même d'un de ses livres de d'Arnaud Desjardins, bien justement intitulé « La Voie du cœur »   car pour lui « C’est l'essence même du Chemin ».

« Le cœur est la seule possibilité d'accéder à ce qu'il est convenu d'appeler les états supérieurs de conscience […] c'est l'enseignement de toutes les traditions vivantes et de tous les maîtres […] c'est la seule ascèse par laquelle l'ego puisse réellement être mis en cause »

Mais Arnaud Desjardins nous prévient, comme Spinoza le faisait pour la Joie -Béatitude (http://spinozaetnous.org/wiki/%C3%89thique_V#Proposition_42) :

« la purification du cœur est une tâche si ardue et si longue à mener qu'on essaie comme on peut de l'esquiver »

La voie du cœur loin d'être une voie « simpliste », un peu mièvre de la sentimentalité, est une voie ardue, exigeante, bien plus que celle de la connaissance ou le la gnose. Même si l'amour ordinairement faussé par l’égo structuré par l'émotion est source d'aveuglement et d'illusion,  selon le mécanisme de l'attraction et de la répulsion (j’aime/j'aime pas) ; l’amour qui est « la connaissance la plus haute (sagesse - prajna) est une fonction du cœur ».

Faisant référence aux enseignements de Ramana Maharshi, Arnaud Desjardins affirme que le cœur spirituel est « la possibilité même de l'éveil, de la connaissance, de la réalisation de la non-dualité [Soi] . Au-delà des émotions est l'équanamite »


Le cœur est le début véritable du Chemin, et l'aboutissement du Chemin.

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