"Bien-Etre" ! L'expression résonne un peu comme "bonheur de vivre", d'exister, d'être. Cela peut être un état déjà là, ressenti, mais c'est le plus souvent un manque, une aspiration, quelque chose que l'on recherche. La question peut se poser de savoir ce que c'est que le "bien-être" ? comment peut-on le trouver ? que faut-il faire pour cela ? quels sont alors les ressentis qui me confortent dans mon bien-être ? Il peut y avoir ainsi de l'inquiétude à vouloir se sentir bien... quel est le chemin qui permet d'atteindre cet état sans inquiétude ?
Et s'il s'agissait de s'exercer au Bien-Etre ?
Nous sommes embarqués dans et par la vie, au point de ne plus savoir parfois, où l'on est, où l'on en est, ne plus même savoir si l'on vit vraiment. Les avancées des neurosciences mettent bien en évidence aujourd'hui combien nous sommes les 3/4 temps (ou plus) en pilotage automatique (l'inconscient cognitif). Cela a un côté pratique : ne pas se poser de question ; ce qui permet de ne pas se remettre en question. Sans doute ressentons-nous confusément (inconsciemment) que si l'on s'arrête et qu'on se pose des questions, cela va être douloureux, que nous risquons de ne pas être d'accord avec nous-même ou du moins notre manière de vivre ou justement de ne pas vivre vraiment. Donc nous refoulons, nous occultons et nous continuons de fonctionner sur un mode "robot".
Il faut donc si l'on veut trouver un autre mode de vie, nous arrêter pour faire un point, nous orienter, nous réorienter. Il faut donc tout d'abord prendre la carte de notre vie, notre boussole et des repères et essayer de nous y situer. Cela consiste à faire une sorte de bilan de soi, de ses propres comportements et de ses ressentis : est-ce que je me sens stressé, oppressé ? est-ce que je me dis que j'en ai marre, que je me sens épuisée, que je dors mal, que je courre tout le temps, que je suis à bout de souffle, sans énergie, que je ressens une perte de sens, que je manque de confiance en moi, que je ne parviens pas à m'affirmer, à dire "non" et du coup à ne pas vraiment dire "oui", que je me compare aux autres, que je me sens nul, que je me dévalorise... Chacun pourra faire sa liste avec ses mots.
Mais comment s'en sortir ? mettre des mots sur ses ressentis, et à partir de là remonter à ses besoins non satisfaits, est le premier pas sur le bon chemin. Le premier pas est important, mais le second est déterminant car c'est lui qui va nous faire avancer vraiment et nous mettre en marche. Il s'agit alors de savoir si l'on veut vraiment que cela change vraiment ; si l'on désire ardemment de ne plus vivre en pilotage automatique en permanence. Ayant réussi à discerner nos errances, il s'agit alors de faire un acte de volonté et de décider de "vivre bien". Là dans la volonté est l'énergie du changement, du bien-être. Dire haut et fort à soi-même "STOP !"
On comprend alors que le conseil gratuit que l'on entend souvent et qui nous est présenté comme une sorte de baguette de sorcier du bien-être - le "lâcher prise" - est un peu trompeur, car l'injonction "il suffit de lâcher prise" ne fonctionne pas toute seule et n'est pas une formule magique. Lâcher-prise est le résultat d'un travail, d'un entraînement, celui de l'esprit et du corps.
Cela nous permet de revenir à la définition du "bien-être" qui pourrait être le sentiment général d'agrément, d'épanouissement que procure la pleine satisfaction des besoins du corps et de l'esprit dans notre relation à nous-même et aux autres. Pouvoir se sentir aimé, dorloté, choyé, soulagé dans nos douleurs corporelles, se sentir en sécurité, entouré des personnes auxquelles nous sommes attachées, éprouver de la bienveillance envers soi et les autres, réussir à affronter les adversités et la souffrance par la force de l'esprit et notre capacité de résilience...
Tout cela s'inscrit alors dans un programme d'exercices pour voir et vivre les choses autrement, pour vivre bien, et sentir en soi alors croître le bien-être.
Toutes les grandes traditions spirituelles en orient ou en occident, ont su mettre en évidence que le bien vivre était le résultat d'un travail quotidien, d'une pratique visant à éprouver le bien être et à l'installer en soi. L'un des chemins et des exercices les plus pratiqués est celui de la méditation de pleine conscience développé par Jon Kabat-Zinn (médecin psychiatre américain) qui permet d' "être attentif d'une manière particulière : délibérément, dans le moment présent et sans jugement". La méditation de pleine conscience ne se réduit pas cependant à n'être qu'une technique de bien-être , elle est une ouverture sur un nouvel horizon de vie pour nous-même dans notre relation aux autres. C'est une fenêtre et un accès à une plus grande liberté dans sa vie au travers de l'expérience de la paix et la sérénité, gagnés dans cette capacité que la méditation permet de développer, de voir et de vivre les événements sans jugement et sans attachement-avidité.
On comprend que cultiver le bien-être en soi est un véritable exercice-travail qui n'est réalisable que par l'entrainement, la pratique. Il faut alors souvent conjuguer deux choses pour y parvenir, la discipline de l'exercice régulier comme l'athlète qui veut obtenir un résultat, et l'émulation qui s'obtient souvent par la relation à une équipe ou à un entraîneur. Ainsi peut-il être plus facile et nécessaire d'ancrer sa pratique, dans un groupe de pratique guidé dans l'effort qui soit aussi un temps d'expérience concrète et vivante du bien-être. C'est le temps et le moyen d'enraciner en soi et en conscience de nouveaux rythmes et rituels de vie qui nous mettent au centre de notre bien-être.
Il faut ainsi avoir le souci de soi avec les autres. J'y reviendrais.
En attendant voici une citation qui peut nous éclairer :
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